mercredi 31 août 2016

Un Français d'aujourd'hui (Philippe, Jacques, Louis, André Pillon )




Il semble que P.J.L.A. Pillon, venu du monde du théâtre, metteur en scène, acteur, mannequin, ait choisi de se consacrer désormais à rédiger des romans « biographés ». Et le résultat n'est pas piqué des vers ! Quel livre surprenant que cette catharsis du lâche. Pillon est un de ces auteurs qui écrivent comme ils l'entendent, sans aucun soucis des conventions, sinon le respect de la langue. Il peut vous décrire sur plusieurs pages le mobilier d'une pièce, vous rapporter par le détail la vie insipide de ses voisins, tout comme monter soudain en puissance et proférer les plus flamboyantes vitupérations. Plus généralement, ce récit est un perpétuel aller-retour entre une enfance heureuse, insouciante, celles des années 60 où l'on sent poindre beaucoup de nostalgie, et ce (déjà) stupide XXIème siècle où une France dépossédée d'elle-même a choisi de démissionner, de substituer des cultures subalternes à la sienne et de mourir à petit feu. De l'enfance, l'auteur écrit : « Époque bénie où le rire, la gouaille, les chansons, la plaisanterie font encore partie intégrante du comportement des Français. Époque bénie où il y a du travail, où l'on gagne décemment sa vie avant les cruelles anomalies de l'anomie globale ! » À l'encontre de ce début de siècle méprisable, il s'emporte. Le constat est pour lui accablant. Comment ne le serait-il pas ? Ce pays est devenu laid. Il n'aime plus la liberté, au point de s'en être laissé dessaisir, au point que l'éditeur du livre de Pillon (Alexipharmaque, pour ne pas le citer) a été obligé de censurer certains passages pour ne pas s'exposer aux lois liberticides - ces choses que nous n'avons pas su voir venir avec leurs gros sabots staliniens et qui nous tiennent aux basques comme une vermine parasitaire.
Écrire que Un Français d'aujourd'hui ne se lâche pas serait mentir ; il doit être consommé à petite dose (avec modération, comme disent les hygiénistes et hypocondriaques). Mais le style est au rendez-vous, tout comme la vitalité faite d'éloges à la virilité, à Dominique Venner, à Brigitte Bardot et au paquebot France – liste non exhaustive. Et, concurremment, l'auteur s'insurge contre la panmixie, la circoncision, la sous-culture anglo-saxonne. Ce qui donne évidemment « un livre moisi qui transpire la haine, le racisme, suinte l'intolérance, la diffamation, l'aigreur ! » On l'avait bien compris, PJLA. Mais ça va encore mieux en le disant.
« Ce n'est pas black, ce n'est pas beur, c'est blanc et Français, viendrez-vous quand même ? » demande Pillon comme s'il invitait à une représentation. Pour sûr, Philippe, Jacques, Louis, André : on viendra !


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