samedi 18 janvier 2025

Fée sur la lande

 


(Image crée avec l'IA.)

Avec les fées (Sylvain Tesson )



Tesson cite Wordsworth, selon qui le voyageur n’est jamais comblé. Il est plus souvent dans une logique de fuite de ce qu’il craint que dans la réponse à un appel. La formule est intéressante. Il n’est pas sûr que Sylvain Tesson l’ait faite sienne. Son mode opératoire est peut-être un peu moins évident que cela. Il rêve sur les cartes, échafaude des périples qui n’ont rien d’ordinaire et il se met en route. À pied sur les chemins noirs, à vélo, à moto, à cheval, à ski sur les chemins blancs, en bateau sur les traces d’Ulysse… Ou bien celle des fées. Ces fées, dont il est question dans son nouveau récit de voyage, il persiste à les chercher, avec jubilation et une certaine grandiloquence – mais non dénuée de cynisme et d’humour –, tandis qu’il avoue savoir qu’elles n’existent pas. Mais est-ce bien important ? Elles se tiennent forcément quelque part, dans les paysages, les pierres ; on sent leur souffle en parcourant les mers et les rivages, en s’égarant à l’intérieur des terres au gré des escales. Des Asturies à l’Écosse en passant par l’Irlande, Tesson creuse la distance avec les médiocres, les laissant ruminer au port ; il reste fidèle à lui-même dans l’amour de la géographie, du territoire, de la contrée. Il va à la rencontre de la beauté, la transcende, la restitue avec talent ; elle se déploie dans les dimensions du monde, qu’elle soit authentique ou rêvée.

Diogène, par Jules Bastien-Lepage (1877)

 


Sagesse (Michel Onfray )

 


La sagesse, selon Michel Onfray, c’est principalement celle qui nous vient des philosophes et penseurs gréco-romains. Ce livre est l’occasion de se remettre en mémoire l’enseignement des sages païens avec l’essentiel de leurs passions, de leurs jubilations, de leurs obsessions, de leur conception du monde. Ils ne sont pas moralistes, ils ne prêchent pas, ils vivent avant tout, et c’est déjà beaucoup que d’apprendre à vivre.

Sur ce terrain, à la matière très riche et très variée, Onfray a une visible prédilection pour les cyniques. Il n’omet pas de convoquer cependant les principales figures qui ont contribué à façonner notre civilisation. Les deux Pline (l’Ancien et le Jeune), Cicéron, les incontournables Sénèque et Lucrèce. Mais aussi Épicure, Épictète, le Plutarque des Vies parallèles, autant d’éducateurs que le lecteur est invité à découvrir ou à redécouvrir. Par-delà les penseurs émergent quelques hommes d’action, tel Marc Aurèle l’empereur philosophe, et pour lesquels parole et action sont indissociables. Un voyage au cœur d'une sagesse intemporelle.