samedi 8 juin 2024

Blanc (Sylvain Tesson)

 

Les livres de Tesson sont toujours essentiels. Ils incitent à sortir de la morosité ambiante. C’est comme ça, on n’y peut rien. Il n’est qu’à se laisser porter par la magie que dégage chacun de ses récits. Ce garçon qui ne saurait rester en place, toujours avide d’élargir les horizons, de connaître des sensations nouvelles, de creuser la distance avec un monde sclérosé au risque de se perdre, est un écrivain non identifié dans notre paysage littéraire... mais que nous autres, bons Européens, avons identifié. Blanc est le récit d’une traversée des Alpes, un périple rédigé dans une prose ample et sûre, à laquelle Tesson nous a habitués. (Petit rectificatif, au passage, cher Sylvain, Whymper n’est pas mort au Cervin !) Durant quatre hivers, notre wanderer parcourt les hauteurs sur un exceptionnel terrain de jeu, entre neige, glace et rocher, accompagné d’un guide et d’un troisième larron, issu d’une de ces rencontres improbables sur les hauteurs, à 6000 pieds au-dessus de la mer. « Le vent se levait sur les crêtes. Les sommets fumaient, nous continuâmes à monter par un mur de neige fraîche. Très vite, l’air devint blanc et le blanc du ciel se mêla au blanc de la terre et ce fut le blanc total. »

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