Ecrites
entre 1955 et 1965, les quatre nouvelles qui composent ce recueil
nous entraîne des Alpes de Provence aux Cévennes pendant la
Restauration. Le narrateur, Martial Langlois, ancien soldat des
armées impériales devenu capitaine de gendarmerie, y croise des
bandits de grands chemins, des comploteurs légitimistes, des préfets
carriéristes. Ayant fait la loi, sabre au clair, aux côtés de
Soult, il en est réduit dès lors à l'appliquer. Serviteur du
régime, il fait son métier avec une certaine désinvolture et du
détachement, mais risquant sa vie et tuant au besoin, avec ce qu'il
faut de recul pour ne pas être dupe. Lucide, il se définit lui-même
ainsi : « Ce n'est pas que je sois un héros. Je ne les
aime guère et je m'arrange fort bien de la vie ordinaire. Mais le
travail bien fait est encore ce que j'ai de mieux pour me
distraire. » On sent dans ces récits, débarrassés du lyrisme
de ses premiers romans, la nostalgie de Giono pour une terre encore
frustre et mystérieuse, peuplée d'être de chair et surtout de
sang, qui n'hésitent pas à quitter leur labeur pour pratiquer le
brigandage.
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