Mishima, auquel le genre du roman ou de
la nouvelle ne suffisait pas pour exprimer ses sentiments, entreprend
d'écrire Le soleil et l'acier
qui paraîtra l'année de sa mort volontaire.
Il y évoque ce
qu'il nomme l'artifice des mots, mots dont il s'est servi pour
composer son œuvre, élément contradictoire avec l'action, où la
réalité s'exprime pleinement, mais aussi l'importance du corps, et
l'on sait à quel point l'écrivain était adepte de l'exercice
physique.
Mishima veut en
effet éduquer son corps, concilier aventure intellectuelle et effort
physique, faire que la chair puisse inspirer l'esprit. « Une
forte musculature, un ventre tendu et une peau rêche, écrit-il,
devaient corresponde respectivement à un esprit combatif et
intrépide, à une capacité de juger intellectuellement sans passion
et à un tempérament robuste. » Puisque une pensée sans force
ne serait évidemment pas concevable.
Il annonce aussi
dans ces pages son seppuku. Avec la nécessité de donner la
mort, de manière noble et romantique à un corps en pleine
possession de ses moyens. « Garder la mort présente à
l'esprit jour après jour », formule-t-il car il ne veut pas
évacuer cette immanence de ses préoccupations quotidiennes. Il
évoque d'ailleurs la mort à la fleur de l'âge « que les
Grecs enviaient comme le signe que l'on était aimé des dieux ».
Et c'est aussi au héros
auquel Mishima rend ici
hommage ; le héros qui a renoncé à vivre dans ce monde parce
qu'il n'est plus conforme à ce qu'il en attend. Une lecture qui
apportera aussi un utile éclairage sur le
Samouraï
d'Occident
de
Dominique Venner.
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