lundi 18 janvier 2016

Le soleil et l'acier (Yukio Mishima)

Mishima, auquel le genre du roman ou de la nouvelle ne suffisait pas pour exprimer ses sentiments, entreprend d'écrire Le soleil et l'acier qui paraîtra l'année de sa mort volontaire.
Il y évoque ce qu'il nomme l'artifice des mots, mots dont il s'est servi pour composer son œuvre, élément contradictoire avec l'action, où la réalité s'exprime pleinement, mais aussi l'importance du corps, et l'on sait à quel point l'écrivain était adepte de l'exercice physique.
Mishima veut en effet éduquer son corps, concilier aventure intellectuelle et effort physique, faire que la chair puisse inspirer l'esprit. « Une forte musculature, un ventre tendu et une peau rêche, écrit-il, devaient corresponde respectivement à un esprit combatif et intrépide, à une capacité de juger intellectuellement sans passion et à un tempérament robuste. » Puisque une pensée sans force ne serait évidemment pas concevable.
Il annonce aussi dans ces pages son seppuku. Avec la nécessité de donner la mort, de manière noble et romantique à un corps en pleine possession de ses moyens. « Garder la mort présente à l'esprit jour après jour », formule-t-il car il ne veut pas évacuer cette immanence de ses préoccupations quotidiennes. Il évoque d'ailleurs la mort à la fleur de l'âge « que les Grecs enviaient comme le signe que l'on était aimé des dieux ». Et c'est aussi au héros auquel Mishima rend ici hommage ; le héros qui a renoncé à vivre dans ce monde parce qu'il n'est plus conforme à ce qu'il en attend. Une lecture qui apportera aussi un utile éclairage sur le Samouraï d'Occident de Dominique Venner.


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