Quelques auteurs contemporains se sont penchés sur les problèmes
générés par l'influence du monothéisme au sein de la cité.
Michel Onfray et Jean Soler, en particulier. Aujourd'hui, pour
prétendre en réduire les effets on convoque le mot « laïcité »...
vocable qui relève cependant de la terminologie du monothéisme.
Marcel Gauchet, en 1998, date à laquelle est paru cet essai, préfère
parler de « sortie de la religion ». Ce moment arrive
quand l'homme se donne sa propre loi face
à la religion qui cesse alors
d'être déterminante. Mais qu'implique cette sortie ? Et, dans
ce cas, que substituer à la religion ? La réalité des
« appartenances sensibles » aux assises théoriquement
les plus solides, autrement dit l'identité, seule garante possible
de l'homogénéité d'une nation ? Ou bien le marché,
l'ultralibéralisme, la société ouverte et le règne du même ?
Paradoxalement, constate Gauchet « ce sont les minorités qui
ont tendance à être favorisées par rapport aux majorités
[puisque] la considération des composantes tend à prévaloir aux
dépens de l'unité collective ». Et c'est là tout le problème
si l'on ne veut pas voir se détériorer le lien social. Car ces
procédés favorisant les particularismes ont, de fait,
engendré un retour du religieux, l'islam en l'occurrence, que
Gauchet pressent en même
temps qu'il ne le nomme pas. En 1998, ce monothéisme-là n'avait
pas alors atteint, il est vrai, la capacité de nuisance à
laquelle sont aujourd'hui confrontées la plupart des nations de
notre continent.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire