Michel Maffesoli continue à porter son regard sur ce monde qui bascule, sortant d'une modernité agonisante pour entrer dans une ère qui n'en est pas moins exempte d'incertitudes. Ce seul basculement réjouit le sociologue. Il en attend beaucoup, peut-être un peu trop. Mais il est intéressant de le suivre dans ses multiples développements à l'heure où les mentalités universalistes continuent d'idéaliser un monde « en mouvement », où évolue un individu égalisé et hors sol. Car il faut bien se rendre à l'évidence, cette modernité finissante croule sous le poids de la morale, des interdits, des tabous et de la repentance. L'entrée dans la postmodernité est, autant que faire se peut, supposée nous débarrasser de toutes ces vieilles lunes. Elle est plus particulièrement marquée par le retour du sacré. Qui s'exprime essentiellement dans le catholicisme et son incontestable côté polythéiste – entre autres, le culte de la mère et des saints. Ici se tient en effet le réceptacle des traditions et du génie artistique européen. Si Maffesoli avance des analyses parfois discutables, en particulier sur la résurgence des traditions et un regain des pratiques religieuses auxquels il déclare assister, son essai constitue néanmoins un fécond moment de lecture.
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