Serge Fourastié est un personnage récurrent dans les romans
d'Espinose. On le retrouve ici plongé au cœur
des années 70, époque que ceux qui ne l'ont pas connue ne peuvent
appréhender dans toute sa dimension. Elle laissait envisager un
avenir radieux, où la liberté prendrait enfin une place
déterminante et s'inscrirait dans la durée. « Peut-on
s'accomplir en dehors de la liberté ? », se demande à
cet égard le jeune Fourastié.
Il rêve d'une morale qui entrerait en agonie. Dans le même
temps, il proclame : « Réinventons au lieu de perpétuer
le cycle de nos échecs et de nos défaites... » Justement,
dans La vacance, Fourastié se bat contre les échecs, mais
aussi contre les tristes sires et les cagots toujours
avides de rigidités et adeptes forcenés d'un monde où la
sclérose le dispute à la morosité.
Après s'être laissé
entraîner dans quelques
désastreuses séances de beuveries, il est affecté dans le nord où
il cède aux charmes d'une de ses jeunes élèves. « Je suis un
homme d'euphories et de coups de foudre », avoue-t-il encore
avec la ferme volonté de ne pas capituler. C'est ça qu'on aime,
chez Espinose : il nous confirme que la vie serait une erreur
sans la littérature. Mais la réciproque est encore plus vraie !
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