C'est un récit touchant et plein de
tendresse (mais si !) que nous sert Gérard Depardieu, monstre
sacré dont on peut être fier qu'il représente la France sur les
écrans, avec sa virilité, son franc-parler et son passé prolo qui
lui colle à la peau. Il aime le bon vin, les belles femmes et la
littérature, de Racine à Dostoïevski, à laquelle il est venu en
autodidacte. Il a effectué un rapprochement remarqué avec Vladimir
Poutine (vous savez, cet odieux personnage,
frayeur de nos socialistes bon teint qui, en bons alliés du capital,
lui préfèrent les gras émirs wahhabites). À
propos de son « passage » à l'Est, Depardieu confie dans
son livre : « Je ne dirais pas que j'étouffe en France,
mais j'ai l'intuition que je vais entendre en Russie des vents qui ne
soufflent plus chez nous depuis longtemps, des vents que j'ai
tellement aimés dans Le
Chant du monde
de Giono. » D'un certain côté, on le comprend. En endossant
le rôle de d'Artagnan et de Porthos, d'Edmond Dantès, de Danton, de
Mazarin, de Cyrano ou de Rodin, Gérard Depardieu est devenu, pour
ainsi dire, l'ambassadeur de l'esprit et du patrimoine d'une France
qui tend à ne plus ressembler à la France. Même si elle survit
ici et là... Témoin le film Saint
Amour qui
a horripilé la critique bien-pensante. Pensez donc : une
histoire de beaufs chez les bouseux, rythmée par des odes à
Bacchus, ça sent forcément le terroir, ça dérange les narines des
délicats (plus habitués à renifler les rails de coke).
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