jeudi 3 octobre 2019

ça s'est fait comme ça (Gérard Depardieu)


C'est un récit touchant et plein de tendresse (mais si !) que nous sert Gérard Depardieu, monstre sacré dont on peut être fier qu'il représente la France sur les écrans, avec sa virilité, son franc-parler et son passé prolo qui lui colle à la peau. Il aime le bon vin, les belles femmes et la littérature, de Racine à Dostoïevski, à laquelle il est venu en autodidacte. Il a effectué un rapprochement remarqué avec Vladimir Poutine (vous savez, cet odieux personnage, frayeur de nos socialistes bon teint qui, en bons alliés du capital, lui préfèrent les gras émirs wahhabites). À propos de son « passage » à l'Est, Depardieu confie dans son livre : « Je ne dirais pas que j'étouffe en France, mais j'ai l'intuition que je vais entendre en Russie des vents qui ne soufflent plus chez nous depuis longtemps, des vents que j'ai tellement aimés dans Le Chant du monde de Giono. » D'un certain côté, on le comprend. En endossant le rôle de d'Artagnan et de Porthos, d'Edmond Dantès, de Danton, de Mazarin, de Cyrano ou de Rodin, Gérard Depardieu est devenu, pour ainsi dire, l'ambassadeur de l'esprit et du patrimoine d'une France qui tend à ne plus ressembler à la France. Même si elle survit ici et là... Témoin le film Saint Amour qui a horripilé la critique bien-pensante. Pensez donc : une histoire de beaufs chez les bouseux, rythmée par des odes à Bacchus, ça sent forcément le terroir, ça dérange les narines des délicats (plus habitués à renifler les rails de coke).

.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire