Les livres d'Espinose ont la
particularité de s'articuler autour de thèmes qui lui sont chers,
parmi lesquels la littérature
et les jeunes filles. Plus généralement, nous dirons :
méditations, esthétique et sentiments. Que ce soit dans ses
nouvelles, dans son précédent roman Villa Dampierre – une
réelle réussite –, comme dans ses écrits intimes. Quand on a lu
Distances, le deuxième volume de ses carnets paru chez
Orizons, comment ne pas être tenté d'identifier Espinose à Serge
Fourastié, personnage central de Plus jamais nulle part ?
Un homme mûr, soucieux de son physique, qui court trois fois par
semaine, un homme féru de bonnes lectures (Jünger, Stirner...) qui
écume les bars de Pau pour boire de la Vittel, en provocateur, ne
peut être issu de l'imagination de l'auteur. Quant aux jeunes
filles, elles se bousculent dans ce roman où Fourastié, en homme
marié, tente de ménager la chèvre et le chou. Dans cette histoire,
les amours sont tragiques, les souvenirs régulièrement convoqués,
les sentiments, la vieillesse et la mort abordés sans détours.
Espinose est un auteur exigeant qui
ne botte pas en touche, toujours occupé à faire le tour de
la question mais sans jamais
lasser. Le lecteur devient complice des dérives d'un personnage peu
ordinaire (Espinose ou Fourastié ?...), de ses doutes, de ses
illuminations, aussi bien que de ses choix de vie auxquels il n'est
pas dérogé. Et il
découvre page après page qu'il a entre
les mains un livre qui ne mène aucunement nulle part.
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