Sylvain Tesson devrait s'économiser. Depuis son accident à Chamonix, sa colonne vertébrale est endommagée. Mais notre wanderer ne lâche pas prise. S'il ne peut plus porter de sac, ce n'est pas pour autant qu'il va renoncer au voyage et à la découverte. C'est ainsi qu'il se greffe sur une expédition constituée de photographes animaliers, direction le Tibet. Il avait besoin de renouer avec l'aventure, s'accusant au passage d'avoir passé trop de temps à la ville. Le voilà parti sur les traces d'un félin dont ne subsistent que quelques milliers de spécimens, difficile à approcher car vivant en altitude aux confins du monde. L'affût, l'immobilité, à quoi Tesson n'est pas vraiment habitué, le rendent plus méditatif que dans ses précédents livres. Il parie pour la poésie contre la science. Il traque l'apparition, découvre une face cachée du monde, inattendue, qui ne se dévoile qu'aux hommes de bonne volonté, amoureux et respectueux de la profusion de la vie. Un récit parfois désenchanté mais toujours vivifiant.
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mardi 19 juillet 2022
lundi 18 janvier 2016
mardi 28 juillet 2015
lundi 27 juillet 2015
mercredi 10 septembre 2014
Présence de la nature (Marcel Conche)
Marcel
Conche, fils de paysans corréziens, est professeur émérite à la
Sorbonne. Il est connu pour ses écrits sur les philosophes grecs.
Ses maîtres et compagnons de route se nommant Héraclite, Démocrite
et Platon, il est normal qu'il ait fait appel à eux pour rédiger
cet essai sur et autour de la nature. On s'aperçoit en le parcourant
que le domaine est vaste, qu'il permet de disserter sur le néant, le
monde, l'univers et bien d'autres aspects ou non aspects de notre
environnement immédiat. C'est aussi pourquoi, outre les philosophes
atomistes, Conche convoque la pensée d'Epicure, de Pascal et de
Montaigne pour tenter d'appréhender la nature et en particulier à
déterminer quelle est sa relation au temps. A la suite d'Heidegger,
il explore les chemins de l'être et de l'étant. Tout cela nous
ramène immanquablement à l'intelligence, aux sens et à cette
« nuit que l'homme est à lui-même », pris entre fini et
infini.
La
matière de ce livre, suite de textes inédits, parus dans des revues
ou prononcés lors de conférences, autorise aussi son auteur à
emprunter quelques chemins de traverse. A cette pudeur qui le
caractérise, il confie la difficulté de penser en s'extrayant de
l'actualité, du non durable, ainsi que s'y sont astreints ses
prédécesseurs grecs. Qu'est-ce qui peut garder une signification à
n'importe quel stade de l'histoire humaine ? questionne-t-il. La
réponse est sans détour : aller à l'essentiel, nous
déposséder de l'ostentatoire, des richesses et de la notoriété ;
voici au fond l'axe principal de la philosophie.Il n'est du reste nul
besoin d'avoir usé les bancs de l'Université pour « gagner »
en authenticité. Une forme de vie qui ne peut être conçue qu'en
prêtant l'oreille à ces démons qui invitent à la désobéissance
civile.
Dans
la dernière partie de l'ouvrage, Conche décrypte la poésie de
Rimbaud – tout comme celle contenue dans la correspondance de Rosa
Luxemburg. Puisque la poésie est fondée à s'exprimer sur la Nature
et ses arcanes (selon Heidegger, il n'est pas de meilleure approche
du langage que cet art qui nomme le sacré).
Conche
est un penseur atypique. Il l'a montré dans ses livres. Présence
de la nature ne déroge pas à cette règle. Il sort du lot de la
production actuelle où Onfray s'enfonce dans le verbiage,
Comte-Sponville dans la vulgate et Ferry dans sa vaine (bien que
courageuse) tentative passée d'appliquer quelques préceptes de la
République de Platon à l'éducation de nos enfants. Une lecture
parfois ardue mais d'un intérêt certain.
Walden (Henry D. Thoreau)
C'est
un livre phare, autobiographique, qui raconte la vie du poète
Thoreau dans une cabane perdue au milieu des bois deux années durant
('expérience qu'a réitéré Sylvain Tesson durant 6 mois en
Sibérie). Ces phrases extraites de l'ouvrage illustrent sa démarche.
« Vers la fin de mars 1845, j'empruntai une hache et m'en allai
dans les bois près de l'étang de Walden, près de l'endroit où
j'avais l'intention de bâtir ma maison (…). Je m'en allais dans
les bois parce que je voulais vivre sans hâte, faire face seulement
aux faits essentiels de la vie, découvrir ce qu'elle avait à
m'enseigner, afin de ne pas m'apercevoir, à l'heure de ma mort, que
je n'avais pas vécu. » Thoreau se raconte, fait partager ses
réflexions sans véritable projet ou plan. Il erre au gré de sa
fantaisie et sous la prose se révèle sa poésie. L'auteur de
Désobéissance civile, qui
fut incarcéré pour avoir refusé de payer l'impôt, semble avoir
trouvé dans la forêt une sérénité, celle inspirée par une vie
simple et rude mais où la méditation garde sa place. Thoreau :
un maître zen d'Occident !
mardi 9 septembre 2014
Antartida (Francisco Coloane)
Chez
Coloane, l'aventure, même si elle n'est pas spectaculaire, est
toujours au rendez-vous. Et c'est un vrai bonheur que d'embarquer
avec lui.
lundi 8 septembre 2014
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