Sylvain Tesson devrait s'économiser. Depuis son accident à Chamonix, sa colonne vertébrale est endommagée. Mais notre wanderer ne lâche pas prise. S'il ne peut plus porter de sac, ce n'est pas pour autant qu'il va renoncer au voyage et à la découverte. C'est ainsi qu'il se greffe sur une expédition constituée de photographes animaliers, direction le Tibet. Il avait besoin de renouer avec l'aventure, s'accusant au passage d'avoir passé trop de temps à la ville. Le voilà parti sur les traces d'un félin dont ne subsistent que quelques milliers de spécimens, difficile à approcher car vivant en altitude aux confins du monde. L'affût, l'immobilité, à quoi Tesson n'est pas vraiment habitué, le rendent plus méditatif que dans ses précédents livres. Il parie pour la poésie contre la science. Il traque l'apparition, découvre une face cachée du monde, inattendue, qui ne se dévoile qu'aux hommes de bonne volonté, amoureux et respectueux de la profusion de la vie. Un récit parfois désenchanté mais toujours vivifiant.
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