mardi 19 juillet 2022

Ainsi parlait Zarathoustra - Aurore (Frédéric Nietzsche)

 



Voici l'évangile des Hyperboréens, autrement dit des bons Européens. Ce à quoi nous étions en droit d'aspirer après deux mille ans de monothéisme intransigeant. Nietzsche en rédige les pages principales en altitude, dans la lumière épurée de l'Engadine. Zarathoustra, c'est ce vieillard plein de jeunesse et de vitalité (assez voisin du prophète perse Zoroastre) qui descend de sa montagne dans l'espoir d'enseigner à tous que « l'homme est quelque chose qui doit être surmonté ». Mais il se heurte à la population du monde des plaines, urbanisée, anémiée. Et sa déception sera grande. Cependant, ses péremptoires sentences, et ses paraboles ne se sont pas envolées. Elles constituent un bréviaire contre la médiocrité, la maladie, bref tous ces préceptes égalitaires et cette compassion qui indisposaient tant Frédéric Nietzsche.

Une lecture pas toujours facile mais qui aère les neurones et dope le mental.






« Il y a tant d'aurores qui n'ont pas encore lui. » Cette citation en exergue du livre de Nietzsche, tirée du Rig-Veda, annonce la couleur. Dans ces pages, notre éducateur patenté, partisan de philosopher à coups de marteau, rend hommage à la pensée qui appartient à l'aurore des temps, toujours actuelle. En particulier celle des Grecs, au sens hellénistique. Civilisation qui, partie de rien, nous a laissé un formidable héritage. Et à propos de laquelle Nietzsche écrit : « Les Grecs nous offrent le modèle d'une civilisation et d'une race devenues pures : espérons qu'un jour il se constituera aussi une race et une culture européennes pures. » L'aurore est ce qui succède à la nuit. C'est vers elle qu'il faut tourner nos regards, elle seule peut nous enseigner comment s'élever toujours plus haut, en aéronaute de l'esprit.

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