Voici
l'évangile des Hyperboréens, autrement dit des bons
Européens.
Ce à quoi nous étions en droit d'aspirer après deux mille ans de
monothéisme intransigeant. Nietzsche en rédige les pages
principales en altitude, dans la lumière épurée de l'Engadine.
Zarathoustra, c'est ce vieillard plein de jeunesse et de vitalité
(assez voisin du prophète perse Zoroastre) qui descend de sa
montagne dans l'espoir d'enseigner à tous que « l'homme est
quelque chose
qui
doit être surmonté ». Mais il se heurte à la population du
monde des plaines, urbanisée, anémiée. Et sa déception sera
grande. Cependant, ses péremptoires sentences, et ses paraboles ne
se sont pas envolées. Elles constituent un bréviaire contre la
médiocrité, la maladie, bref tous ces préceptes égalitaires et
cette compassion qui indisposaient tant Frédéric Nietzsche.
Une lecture pas toujours facile mais qui aère les neurones et dope le mental.
« Il y a tant d'aurores
qui n'ont pas encore lui. » Cette citation en exergue du livre
de Nietzsche, tirée du Rig-Veda, annonce la couleur. Dans ces pages,
notre éducateur patenté, partisan de philosopher à coups de
marteau, rend hommage à la pensée qui appartient à l'aurore des
temps, toujours actuelle. En particulier celle des Grecs, au sens
hellénistique. Civilisation qui, partie de rien, nous a laissé un
formidable héritage. Et à propos de laquelle Nietzsche écrit :
« Les Grecs nous offrent le modèle d'une civilisation et d'une
race devenues pures : espérons qu'un jour il se constituera
aussi une race et une culture européennes pures. » L'aurore
est ce qui succède à la nuit. C'est vers elle qu'il faut tourner
nos regards, elle seule peut nous enseigner comment s'élever
toujours plus haut, en aéronaute de l'esprit.
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