Les
Philosophes ont-ils mis leurs actes en adéquation avec leurs
pensées ? Bergson demandait à ce que nul ne cherche à s’en
assurer, souhaitant préserver sa vie privée. Sartre ne supportait
pas que Camus s’accorde à vivre ses passions, lui déniant par là
le titre de philosophe. Mais les autres ? Si on analyse la vie
des grands esprits, on peut relever quelques constantes. Le
philosophe est souvent expatrié, exilé ou instable
géographiquement. Quant aux problèmes familiaux – orphelins, non
reconnus, mauvais pères –, ils ont tendance pour lui à se
généraliser. Rarement autodidactes ou précoces, comme les
musiciens, les penseurs livrent leur première œuvre tardivement.
Généralement rétifs aux religions, malheureux en amour, dérangés
mentalement, malades, mal rétribués ou pas du tout pour leur écrits
– à défaut d’être reconnus tardivement –, ils connaissent de
nombreuses déconvenues. Pierre Riffard déroule ces vies rarement
ordinaires de manière attrayante, animant son essai d’une foule
d’anecdotes et d’informations que les traités de métaphysique
et d’épistémologie laissent rarement transparaître. La pensée
vue sous un angle inédit.
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