Il
est dommage que Gustave Thibon soit si mal connu. Son côté catho
royaliste a peu contribué à son succès. Ce philosophe autodidacte
(donc qui n'a pas été validé par les diplômes républicains
attestant qu'on sait bien réciter la leçon) a pourtant des
choses à dire et sur un style aphorismique tout à fait roboratif.
Nous
pourrions reprocher à Thibon son catholicisme tendance Action
française, mais il faut reconnaître qu'il a su dépasser le simple
cadre de sa foi pour instruire la recherche d'une vérité
métaphysique et ontologique. A ce titre, il met souvent en
exergue "le triste usage que l'homme fait de son intelligence
et de sa liberté". Ce qui fait l'intérêt de cette épaisse
publication posthume, c'est que ces textes, écrits entre 1932 et
1982, n'ont pas été retenus par Thibon pour la publication de son
vivant. Peut-être par crainte de déconcerter son lectorat croyant.
Quoi qu'il en soit, on est surpris de découvrir une part de doute
sur l'existence de Dieu et l'efficience d'une religion, certes
dénaturée mais tout de même révélée, et que tout penseur digne
de ce nom hésite à faire sienne en bloc.
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