L'homme qui voulait changer le monde (Hermann Hesse)
L'auteur
du Loup des steppes est moins
apprécié pour ses nouvelles. C'est bien dommage car peut-être
aurait-il gagné à condenser quelques-uns de ses romans par trop
fastidieux pour leur donner cette forme qui semble lui convenir à
merveille. La première nouvelle de ce recueil, intitulée Le
loup, vaut à elle seule
d'acquérir ce volume. Six pages d'anthologie bouleversantes et
chargées de ce qu'on n'appelait pas alors écologie mais respect
ancestral pour la Nature, mère nourricière et réceptacle de la
biodiversité et des beautés visitées par la force instinctive.
Les autres textes n'en sont pas moins à négliger, en particulier
celui qui donne son titre à l'ouvrage. On sait qu'Hermann Hesse
fréquenta la communauté d'inspiration völkisch de Monte Verità,
sise au bord du lac Majeur (le vitaliste Ludwig Klages, D. H. Lawrence
ou le poète Stefan George y firent des apparitions remarquées). Il
s'en inspire librement et avec talent pour composer, comme dans Les
Frères du soleil ou Robert
Aghion (deux autres longues
nouvelles), une ode à la révolte contre la modernité et ses
froides injonctions. Même si Hesse montre qu'il a conscience que se
démarquer peut aboutir à quelques amères désillusions,
l'expérience du marginal le fascine.
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