vendredi 5 septembre 2014

Vogelsang ou la mélancolie du vampire (Christopher Gérard)


Le thème traité est dans le titre du roman, ou presque : une histoire de vampire. Plus précisément celle d'une communauté installée à Bruxelles et déterminée à survivre dans la médiocrité ambiante non pas de la capitale belge mais des hommes en général. On l'aura compris, ce petit monde composé d'aristocrates prédateurs, plutôt tendance antimoderne, ne montre de goût pour l'espèce commune que lorsqu'il s'agit de prélever son sang. À ce propos, il est à craindre que dans l'anémie spirituelle et intellectuelle de ce XXIème siècle, la substance du breuvage tant prisé y soit de moindre qualité...
Exception à la règle : l'idylle entre Vogelsang et la mortelle Penthésilée, belle créature, qui récite évidemment des vers de Kleist mais représente un danger pour la communauté. Tout cela ne va pas aller sans complications...
Tout au long du récit, Gérard est respectueux des lois du genre. Dormition, balles d'argent, appréhension de la lumière, existences multicentenaires des protagonistes, qui permettent de traverser l'Histoire et de se confronter à ses moments déterminants. On est plus proche néanmoins des écrits de Jean Ray et de Leo Perutz que de la saga Twilight de Stephenie Meyer (au ''Top Dix des Livres pour les Lecteurs Réticents''). On ne s'en plaindra pas : l'auteur de Porte Louise n'écrit pas pour les ados attardés et les adulescents. Il nous offre un grand roman, moins codé que les précédents mais tout de même occulte et inquiétant, qu'on a aimé sincèrement.


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