Le
thème traité est dans le titre du roman, ou presque : une
histoire de vampire. Plus précisément celle d'une communauté
installée à Bruxelles et déterminée à survivre dans la
médiocrité ambiante –
non pas de la capitale belge mais des hommes en général. On l'aura
compris, ce petit monde composé d'aristocrates prédateurs, plutôt
tendance antimoderne, ne montre de goût
pour l'espèce commune que lorsqu'il s'agit de prélever son sang. À
ce propos, il est à craindre que dans l'anémie spirituelle et
intellectuelle de ce XXIème siècle, la substance du
breuvage tant prisé y soit de moindre qualité...
Exception
à la règle : l'idylle entre Vogelsang et la mortelle
Penthésilée, belle créature, qui récite
évidemment des vers de Kleist mais représente un danger pour
la communauté. Tout cela ne va pas aller sans complications...
Tout
au long du récit, Gérard est respectueux des lois du genre.
Dormition, balles d'argent, appréhension de la lumière, existences
multicentenaires des protagonistes, qui permettent de traverser
l'Histoire et de se confronter à ses moments déterminants. On est
plus proche néanmoins des écrits de Jean Ray et de Leo Perutz que
de la saga Twilight de Stephenie Meyer (au ''Top Dix des
Livres pour les Lecteurs Réticents''). On ne s'en plaindra pas :
l'auteur de Porte Louise n'écrit pas pour les ados
attardés et les adulescents. Il nous offre un grand roman,
moins codé que les précédents mais tout de même occulte et
inquiétant, qu'on a aimé sincèrement.
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