Il
est un Gide mal connu, celui qui déclare que ''chaque action
parfaite s'accompagne de volupté''. On comprend qu'avec des
sentences de cet ordre il ne se soit vendu que 500 exemplaires des
Nourritures terrestres en dix
ans... Les esprits – et les sens - n'étaient pas prêts.
Cette
priapique lucidité s'exprime à l'état brut dans ces lignes dont le
style balance entre pages de journal, fragments et poésie. Il y a la
lumière de l'été, l'azur méditerranéen, le miel des champs de
blé et la chair tant désirée. Gide annonçait pas là Camus et
Montherlant, deux autres amateurs de plaisirs sensuels solaires. Mais
il ne s'arrête pas en si bon chemin. En 1935, presque 40 ans après,
il récidive avec Les nouvelles nourritures
où il ne renie pas son propos. Puisqu'il traite à nouveau de cette
volupté dans laquelle il trouve ''plus d'instruction que dans les
livres''. Habité par un printemps intérieur,
ardant fortement en direction d'une philosophie qui ne rejetterait
pas la vie, André Gide révèle ici le côté le plus intéressant
et peut-être le plus instructif de son oeuvre. A découvrir ou à
relire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire