vendredi 5 septembre 2014

Les Nourritures terrestres (Gide)


Il est un Gide mal connu, celui qui déclare que ''chaque action parfaite s'accompagne de volupté''. On comprend qu'avec des sentences de cet ordre il ne se soit vendu que 500 exemplaires des Nourritures terrestres en dix ans... Les esprits – et les sens - n'étaient pas prêts.

Cette priapique lucidité s'exprime à l'état brut dans ces lignes dont le style balance entre pages de journal, fragments et poésie. Il y a la lumière de l'été, l'azur méditerranéen, le miel des champs de blé et la chair tant désirée. Gide annonçait pas là Camus et Montherlant, deux autres amateurs de plaisirs sensuels solaires. Mais il ne s'arrête pas en si bon chemin. En 1935, presque 40 ans après, il récidive avec Les nouvelles nourritures où il ne renie pas son propos. Puisqu'il traite à nouveau de cette volupté dans laquelle il trouve ''plus d'instruction que dans les livres''. Habité par un printemps intérieur, ardant fortement en direction d'une philosophie qui ne rejetterait pas la vie, André Gide révèle ici le côté le plus intéressant et peut-être le plus instructif de son oeuvre. A découvrir ou à relire.

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