jeudi 4 septembre 2014

Les dieux ne sont jamais loin (Lucien Jerphagnon)



« Chassez le mythe, il revient au galop. » Voilà un païen et qui ne s’en cache pas. Un de la race des Marcel Conche, Pierre Hadot ou Jacqueline de Romilly. Il faut de tout pour faire un monde. Jerphagnon, jadis professeur de Michel Onfray (lequel a préféré étudier les vertus de l’athéisme plutôt que celles du polythéisme qui ne devaient pas faire assez sérieux), a passé plus de temps à enseigner qu’à écrire : chacun de ses livres peut donc être considéré comme un événement. Lorsqu’il énonce que les dieux nous sont proches, c’est en toute impartialité, en tant qu’analyste, philosophe et sociologue qui a détecté une solide implantation du divin au sein de notre société contemporaine, une sorte d’« intuition de la contingence du monde ». Bien entendu, il se réfère d’abord à la période antique, mais pour mieux étudier une époque, la nôtre, qui n’a pas fini de régler ses comptes avec les puissantes manifestations véhiculées par les mythes et leur infini diversité. Il veut surtout montrer la rémanence des éléments non rationnels, voire surnaturels, et leurs interprétations possibles.

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