Je
relis régulièrement les Tropiques, ainsi que les trois tomes de la
Crucifixion en rose, mais c'est le Capricorne qui a marqué, selon
moi, par son caractère audacieux et novateur, le paysage littéraire - et il semble que la relève ne soit toujours pas arrivée...
C'est le temps où Miller veut devenir écrivain et qu'il confie sa détermination à l'Underwood. « Je
mettais mon énergie entière dans mon effort pour voir, pour ne rien
perdre du drame de ce monde », écrit-il. Pour ce faire, il aborde sa « biographie » en décidant de ne pas s'embarrasser, en adoptant le style qu'il conçoit pour parler de lui; le sien. Il déroule sous les yeux du lecteur ébahi, sinon dérouté, de façon parfois torrentielle et « dadaïste », ses années de travail abrutissant, ses amis, ses maîtresses... Dans ces pages rythmée par la révolte et l'amour de la vie le plus débridé, il y a du jus, beaucoup de jus. L'écrivain a lu Rabelais, Cendrars et Céline, mais il a su forger un style personnel, aussi original que décomplexé. Parfois imité, jamais égalé. Et totalement inclassable.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire