L'Homme des hautes solitudes (James Salter)
Initialement
paru chez Denoël en 1981, le roman initiatique de James Salter
(ancien pilote de l’Air Force et baroudeur devant l’Eternel) est
réédité sans avoir pris la moindre ride. Il est vraisemblable que
l’Américain se soit inspiré de la vie de Gary Hemming pour camper
le personnage de Vernon Rand. Le sauvetage de deux Italiens
immobilisés dans la tempête sur les parois de l’Eiger fait en
tout cas penser à l’épisode des deux alpinistes allemands
prisonniers des Drus en 1966 et qui fit passer le « beatnik des
neiges » sous les feux de l’actualité. Hemming meurt d’une
balle de revolver, sans doute à la suite d’une soirée trop
arrosée vouée au jeu de la roulette russe… Pour Vernon Rand,
l’avenir ne semble pas se dessiner très nettement non plus,
puisque la fréquentation des hautes solitudes a un prix dans un
monde où l’économie et le social sont devenus l’incontournable
nécessité. Mais tandis que les autres se rangent ou sont victimes
d’accidents qui les condamnent à circuler en fauteuil roulant,
Rand persiste à tout sacrifier à sa passion, jusqu’à l’amour
que lui vouent ses nombreuses conquêtes féminines. Un romantique en
quelque sorte, et pour lequel on éprouve un certain attachement.
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