vendredi 5 septembre 2014

L'Homme des hautes solitudes (James Salter)





Initialement paru chez Denoël en 1981, le roman initiatique de James Salter (ancien pilote de l’Air Force et baroudeur devant l’Eternel) est réédité sans avoir pris la moindre ride. Il est vraisemblable que l’Américain se soit inspiré de la vie de Gary Hemming pour camper le personnage de Vernon Rand. Le sauvetage de deux Italiens immobilisés dans la tempête sur les parois de l’Eiger fait en tout cas penser à l’épisode des deux alpinistes allemands prisonniers des Drus en 1966 et qui fit passer le « beatnik des neiges » sous les feux de l’actualité. Hemming meurt d’une balle de revolver, sans doute à la suite d’une soirée trop arrosée vouée au jeu de la roulette russe… Pour Vernon Rand, l’avenir ne semble pas se dessiner très nettement non plus, puisque la fréquentation des hautes solitudes a un prix dans un monde où l’économie et le social sont devenus l’incontournable nécessité. Mais tandis que les autres se rangent ou sont victimes d’accidents qui les condamnent à circuler en fauteuil roulant, Rand persiste à tout sacrifier à sa passion, jusqu’à l’amour que lui vouent ses nombreuses conquêtes féminines. Un romantique en quelque sorte, et pour lequel on éprouve un certain attachement.

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