Cette
histoire d'ados traversant l'Angleterre pré-tatchérienne dans les
années 70 du côté de Birmingham rapporte avec talent la profusion
et l'audace culturelle de cette époque, surtout du point de vue
musical. Le titre original du livre (The Rotter's Club) est
emprunté à celui de l'album le plus étonnant et le plus audacieux
de cette période, dû au génie du groupe Hatfield & the North,
fulgurante comète qui traversa un espace pourtant déjà très
foisonnant de richesses inventives en le marquant de manière
indélébile. Mais l'on trouve aussi dans ce « club des mauvais
garçons » des dépucelages, des attentats terroristes, des
« mouvements sociaux » (comme on dit pudiquement à la
SNCF), du théâtre, un petit journal de collégiens impertinents, un
Noir surnommé Banania qui parviendra à tirer son épingle du jeu...
et des hectolitres de bière. Pour clore le tout, Jonathan Coe nous
balance un chapitre joycien, période Ulysse, tout à fait
réussi et jouissif. Pour les nostalgiques de Yes, de Genesis et
d'Eric Clapton (qui osa déclarer que la Grande-Bretagne était
devenue la colonie de ses colonies ! horresco referens), mais aussi pour tous les
autres qui souhaiteraient y aller voir de plus près.
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