Peter
Godwin, journaliste new-yorkais, est né en Rhodésie. Il a servi
dans l'armée de ce pays longtemps considéré comme l'âme sœur (et
naturellement damnée) du régime d'apartheid d'Afrique du Sud.
Depuis la guerre d'indépendance, la Rhodésie est devenue Zimbabwe.
Robert Mugabe y a instauré une dictature mais qui, du fait qu'elle
soit à l'initiative de Noirs guidés par de « nobles idéaux
marxistes », a fait avaler des kilomètres de couleuvres aux
bonnes consciences occidentales. Celles-ci ont mis beaucoup de temps
avant de condamner la chasse au Blanc érigée en sport national. Car
au Zimbabwe, il ne fait pas bon être Caucasien, surtout si on a
construit à la sueur de son front de riches exploitations fermières.
Peter
Godwin, qui retourne voir régulièrement ses parents restés là-bas,
constate et note au fil des ans la déliquescence dans laquelle
plonge son pays natal. Le constat est amer. Depuis 1980, l'espérance
de vie a chuté de 57 à 34 ans, 35 % de la population est atteinte
du sida. Le pays détient le record mondial d'inflation et un taux de
chômage de 70 % (chiffres de 2008). Quant à la politique de redistribution des terres,
elle relève de la même gabegie, les nouveaux propriétaires noirs
se révélant incapables d'appliquer les techniques et la rigueur de
leurs prédécesseurs qui en avaient fait le grenier de l'Afrique.
Godwin assiste, effaré, à la confiscation des biens des fermiers
blancs par ces commandos de « vétérans » avinés et
camés, aux méthodes autant musclées qu'illégales.
De manière plus
intimiste, il rapporte la déchéance de ses parents et les
nombreuses vexations qu'ils subissent. Jadis comptant parmi les
garants de la richesse du pays, ils sont devenus des parias. Un
témoignage qui se lit d'une traite malgré ses quelques concessions
payées au dogme du politiquement correct. Pour comprendre
l'actualité et la réalité d'un racisme africain.
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