mardi 9 septembre 2014

Première considération inactuelle (Frédéric Nietzsche)


Cette première considération n'est pas la plus connue. Elle a permis à David Strauss, bien malgré lui, de passer à la postérité par l'éreintement que lui fait subir le philosophe au marteau. En se dressant contre une oeuvre convenue, Nietzsche pourfend la faiblesse, l'assèchement, l'aridité, la confusion et la préoccupation pour le commerce. Il invoque la force et la fécondité qui doivent seules alimenter toute entreprise culturelle, et remet par là les pendules à l'heure au sein d'une société allemande déjà déliquescente. Ce qu'il déplore est aussi et toujours ce que nous déplorons : « Il y eut un temps, éloigné il est vrai, où le philistin était toléré tant bien que mal comme quelque chose qui ne parlait pas, et de qui l'on ne parlait pas : puis il y eut un temps nouveau où l'on caressait ses rides, où on le trouvait drôle et où l'on parlait de lui. »

Quant à ce goût pour la nouveauté et l'originalité telles qu'elles monopolisent désormais les esprits (et aujourd'hui bien plus qu'hier), Nietzsche est catégorique : « Il est indifférent que cette croyance soit nouvelle ou ancienne, originale ou imitée, alors qu'il importerait qu'elle soit seulement vigoureuse, saine et naturelle. »

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